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C’est là qu’il dit ces paroles répétées, depuis, par lui, à la Commune :

« Si la Révolution succombe encore une fois, je ne lui survivrai pas ! »

Il tint son serment.

Le 22 janvier, Chaudey commandait seul à l’hôtel de ville !


VI
LA CAPITULATION. — LES ÉLECTIONS. — L’ENLÈVEMENT DES CANONS. — LES MANIFESTATIONS DE LA PLACE DE LA BASTILLE.

Six jours après le 22 janvier, c’est-à-dire le 28, la capitulation était signée.

Quoique la trahison fût prévue, et que tout le monde attendît le coup, ce coup causa une douleur aiguë et profonde.

La foule, dans les rues, avait l’air consterné.

Je vis, sur le boulevard, des femmes qui pleuraient.

Dans les groupes, on répandait le bruit que les marins refusaient de livrer les forts, et que l’amiral Saisset était décidé à se faire sauter plutôt que d’en ouvrir les portes aux Prussiens.

Les gens raisonnables haussaient les épaules, à ces récits fantastiques ; la masse populaire s’y cramponnait comme à un dernier espoir.

Ce peuple de Paris, qui passe pour sceptique et railleur, est, en effet, pris dans son ensemble, fort crédule ; mais, entendons-nous bien, crédule à sa façon et sur certains points seulement. Il ne