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cratique, on cherchait les moyens d’éviter une capitulation que chacun voyait venir, résultat inévitable du plan Trochu, et qui revêtait les caractères d’une conspiration contre la République elle-même.

Dans le courant de janvier, les membres de l’Alliance nommèrent une commission où se trouvait Ledru-Rollin. Elle fut chargée de diverses démarches ayant pour but ce se renseigner sur l’état vrai de la situation militaire, et surtout de chercher parmi les généraux, ou les officiers présents à Paris, un homme qui pût remplacer Trochu à la direction du siége.

Cette commission remplit activement son rôle, et quelques jours après, dans une réunion de l’Alliance, Ledru-Rolin nous fit verbalement le rapport de ses démarches et de leur résultat.

La commission avait frappé à toutes les portes, avait vu tous les généraux.

A tous, elle avait posé les mêmes questions :

« — Accepteriez-vous de remplacer Trochu au commandement militaire ? »

« Que feriez-vous dans le cas où le gouvernement voudrait signer une capitulation ? »

Tous répondirent sur la première question :

« — Certes, le général Trochu a fait de grandes fautes. On aurait pu conduire le siège d’autre sorte, et tirer un meilleur parti des ressources contenues dans Paris, ainsi que du dévouement de ses habitants. Mais, aujourd’hui, les choses sont arrivées à un tel point, que nous ne voulons pas accepter la responsabilité des évènements. Il est trop tard. Trochu a perdu la partie. Qu’il la joue jusqu’au bout. »

Sur la seconde question, il y eut moins d’unanimité.