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Le gouvernement avait produit l’effet contraire à celui qu’il espérait.

Dans cette sortie, les citoyens avaient pris confiance en eux-mêmes. Ils se sentaient, désormais, preuves en mains, de taille à lutter contre les Prussiens.

Leur courage et leur succès venaient de donner raison aux hommes du 31 octobre, à tous ceux qui, depuis le début du siège, réclamaient, comme seul moyen de salut, la mise en œuvre des forces populaires.

De ce sentiment général naquit, pour quelques hommes, l’idée d’une tentative suprême, qui échoua, trois jours après, le 22 janvier.

Mais, pour bien comprendre ce mouvement, il faut mettre en scène quelques éléments dont je n’ai pas encore parlé.

A la suite du 4 septembre, il s’était formé, dans Paris, plusieurs sociétés politiques. Les trois principales, en dehors des sociétés populaires, qui siégeaient à la Corderie, étaient l’Union républicaine, les Défenseurs de la République et l’Alliance républicaine.

L’Union républicaine, la première en date, se composait en majeure partie d’anciens représentants des Assemblées de 1848 à 1851, dispersés par le coup d’Etat.

Les éléments de l’Alliance républicaine, formée d’une scission opérée dans l’Union, étaient à peu près de même nature.

Quant aux Défenseurs de la République, ils avaient été fondés sous l’inspiration de M. Henri Brisson.

De ces trois sociétés, une seule joua un rôle actif dans le mouvement du 22 janvier, ce fut l’Alliance républicaine.