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teraient que de la honte, qu’entre ce représentant de la réaction la plus forcenée et la plus féroce, et les rois, nos ennemis, il ne pouvait se tramer que d’odieux marchandages aboutissant à la perte du peuple, — dût la patrie elle-même payer les arrhes du marché.

On frémissait de voir, dans Paris même, trois à quatre cent mille hommes armés, réduits à l’inaction, à l’impuissance, quand ces hommes offraient, pour la plupart, leur énergie et leur dévouement sans compter.

Deux catastrophes hâtèrent l’explosion : le massacre du Bourget et la capitulation de Metz, livrée par Bazaine.

À ces calamités, le gouvernement, pour les marquer de son cachet, joignît le plus méprisable et le plus audacieux des mensonges.

Ayant en main la dépêche qui annonçait la capitulation de Metz, capitulation révélée par Rochefort à Flourens, qui l’avait redit à Félix Pyat, le gouvernement nia impudemment cette capitulation, dans le Journal officiel. Le surlendemain, il se voyait contraint d’en faire afficher la nouvelle sur tous les murs de la ville.

Nous sommes arrivés au 31 octobre.

Je ne raconterai pas cette journée. Je n’y étais pas, et je ne veux parler que des choses que j’ai vues de mes propres yeux[1].

J’en ai donc su seulement ce qu’en dirent les journaux, et ce que m’en rapportèrent quelques amis qui venaient, heure par heure, me tenir au courant de la situation. Mais ce que j’affirme

  1. J’étais au lit à la suite d’une grave maladie contractée aux avant-postes.