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De Trochu à Clamageran, tous se valaient.

C’est dans de semblables conditions, c’est avec de pareils chefs et de pareils administrateurs, que le peuple de Paris prolongea le siége pendant près de cinq mois, sans une heure de faiblesse, sans une plainte pour toutes les souffrances endurées au milieu d’un hiver exceptionnellement rigoureux.


IV
LE PEUPLE DE PARIS PENDANT LE PREMIER SIÉGE.

Nous pouvons maintenant passer rapidement sur les faits accomplis pendant le siége. Quand on connaît les acteurs, on n’a pas besoin de voir la pièce, pour savoir comment elle sera jouée.

Le siége, je n’ai pas l’intention de le raconter. Il peut se résumer ainsi : En haut, trahison, incapacité, lâcheté, haine du peuple ; en bas, héroïsme, abnégation, haine des Prussiens, amour de la République, mépris profond du gouvernement.

Ce peuple de Paris aurait pu réellement être le soldat de la France.

C’est qu’en effet, si le gouvernement de la défense nationale a été bassement criminel, si la Commune, plus tard, a commis des fautes graves, malgré les intentions les plus pures et les plus élevées, le peuple de Paris, pendant sept mois, a été admirable, et s’est montré constamment grand, joignant aux plus magnifiques élans du cœur, des conceptions vraiment politiques et