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sachant une gastrite, l’avait mis là, pour qu’il la soignât pendant les horreurs du siège.

Voyons les preuves de sa capacité, de sa gastrite et de son dévouement.

Il avait été décidé que les maires et adjoints des vingt arrondissements se réuniraient une fois par semaine, à l’hôtel de ville, sous la présidence d’Étienne Arago, afin de délibérer entre eux sur les meilleures mesures à prendre pour l’administration générale de Paris.

On discuta immédiatement, dans ces réunions, la question des vivres et de leur équitable répartition.

Interpellé à ce sujet, M. Clamageran fit à peu près connaître le nombre d’animaux de boucherie dont disposait la ville.

Ce nombre, d’animaux, pour la plupart déjà malades, faute des soins les plus élémentaires, représentait, d’après son dire, l’alimentation de cinq à six semaines tout au plus.

Je demandai[1] si l’on avait établi une statistique des chevaux qui pourraient être, le cas échéant, livrés à la consommation.

Voici la réponse textuelle de M. Clamageran :

« Mon Dieu ! nous n’y avons pas songé ! Cette statistique est fort difficile à établir, et d’ailleurs, cette ressource est tellement insignifiante que cela ne vaut pas la peine de s’en occuper. »

Or, sur les cinq mois qu’a duré le siège de Paris, la population a vécu de cheval pendant environ trois mois.

Les chevaux furent donc la grande ressource,

  1. J’assistais à ces séances en ma qualité d’adjoint au maire du IVe arrondissement.