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III
LES HOMMES DU GOUVERNEMENT. — TROCHU, JULES FAVRE, JULES SIMON, ERNEST PICARD, JULES FERRY, ETC.

En dehors de Henri Rochefort, qui donna sa démission au 31 octobre, et de Gambetta qui, dès le début, avait quitté Paris pour aller organiser la défense en province, il y avait Trochu, Jules Favre, Jules Simon, Picard et Jules Ferry. Le reste ne vaut pas la peine qu’on le nomme, sauf Dorian, qui déploya de véritables qualités de travail, d’organisation et de désintéressement, mais qui n’exerça aucune action politique et dont le caractère ne fut pas à la hauteur de ses autres qualités.

De ces cinq larrons de la victoire populaire, deux étaient les hommes-liges du jésuitisme : Trochu et Jules Favre.

Trochu est soldat, catholique et Breton, c’est-à-dire le triple ennemi-né du peuple, de la République et de la démocratie, la négation faite homme de toutes les aspirations modernes.

Ce fut celui-là à qui les autres confièrent la présidence du gouvernement et la défense de Paris.

Il y a des heures où la simple coquinerie ressemble à un trait de génie.

Comme individu, Trochu est la personnification du sot, mais non pas du sot en dehors, déployant sa sottise avec une ostentation pleine de naïveté qui lui sert d’écriteau, vous prévient et vous met en garde.