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On se donnait rendez-vous pour le lendemain midi, au Corps législatif, en uniforme de la garde nationale.

On recommandait à chaque citoyen de se procurer au moins, d’ici-là, un képi, de mettre une bande rouge sur un pantalon noir, de faire tout son possible pour que la foule, rassemblée sur la place de la Concorde, eût un aspect martial et quasi-officiel.

II
LE 4 SEPTEMBRE — LE PEUPLE DE PARIS. — POURQUOI ET COMMENT LA RÉVOLUTION DU 4 SEPTEMBRE FUT UN AVORTEMENT.

Le lendemain, chacun fut fidèle au poste : la garde nationale, en armes, envahissait le palais Bourbon et proclamait la République.

C’était un dimanche. Le soleil resplendissait. Une foule nombreuse et joyeuse de femmes et d’enfants en grande toilette remplissait les rues, les boulevards, les jardins, les squares.

Un air de contentement animait tous les visages. Des gens qui ne s’étalent jamais vus, se serraient les mains ou s’embrassaient. Des boutiquiers montaient le long de leurs devantures, avec des échelles, et, à coups de hache, enlevaient les aigles dorés ou les médailles en plâtre représentant le buste de Napoléon III, dont ils avaient jadis orné leurs enseignes.

Ce n’était pas une révolution, c’était une réjouissance publique.