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HISTOIRE POPULAIRE DE LA COMMUNE DE PARIS

I

LA SOIRÉE DU 3 SEPTEMBRE. — LE DERNIER MEURTRE DE L’EMPIRE. — LE FRÈRE DE JULES FERRY.

Dans toute révolution, il y a trois choses à considérer : sa légitimité, son but, ses actes.

Six années se sont écoulées depuis le jour glorieux où le peuple de Paris, provoqué, attaqué la nuit, comme par une troupe de coupeurs de bourse, chassait, d’un vigoureux effort, Thiers et sa bande de généraux bonapartistes, rouges encore du sang caillé de Décembre, tout couverts de la boue fraîche de Sedan et du 28 janvier.

Depuis ce temps, le calmé a pu se faire dans l’esprit, la sage raison a pu reprendre son empire sur les désespoirs et les colères du premier moment, et l’exil, morne et froid, a versé sa glace sur les emportements de la lutte.

Je crois donc être, aujourd’hui, dans les meilleures conditions possibles pour me prononcer, sans exagération comme sans illusion.

Eh bien, je le déclare hautement, jamais Révolution ne fut plus légitime et n’eut un but plus élevé.

Pour bien comprendre le 18 mars et la Com-