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ville et des mouchards de Bonaparte. Des Pietri la mettent en coupe réglée, inventent des complots pour arrêter les plus honnêtes gens, arrêtent pour inventer des complots, lâchant sur la foule une meute de Corses qui assomment à coups de casse-tête, ou lardent à coups d’épée les passants, quand l’Empire a besoin d’un semblant d’émeute ou M. Lagrange d’une augmentation de salaire.

Paris fait le 4 septembre et proclame une seconde fois la République.

La province nomme l’Assemblée de Bordeaux, qui refuse de reconnaître la République, et affirme hautement son intention de rétablir la monarchie.

Paris veut la guerre, endure la famine et donne son sang pour sauver l’honneur de la France et l’intégrité du territoire national ; la province vote la paix, cinq milliards d’indemnité aux Prussiens, la cession de l’Alsace et de la Lorraine.

Ce n’est pas tout.

Le gouvernement issu de la province vient provoquer Paris jusque dans ses murs, en lui envoyant, comme autant de menaces, comme autant de soufflets, les hommes dont la présence peut lui être le plus exécrable.

C’est Vinoy, complice du coup d’État de Décembre, signataire de la capitulation du 28 janvier, qu’on lui donne pour gouverneur.

C’est Valentin, ancien gendarme de l’Empire, qu’on met à la tête de la préfecture de police, quand Paris ne veut plus d’autre police qu’une police municipale et civique.

C’est d’Aurelle de Paladines, un général bonapartiste également, destitué par Gambetta, soupçonné par tout le monde, que l’on nomme général en chef de la garde nationale, quand la garde nationale méprise à juste raison les généraux et