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de vue politique, social et moral, du reste de la France.

Ne voilà-t-il pas, en dehors de la question sociale, tout le programme communal ?

Donc, ce que Paris avait toujours rêvé d’une façon plus ou moins confuse, était élucidé, et Paris le possédait. Maître de lui-même, il avait pu entrevoir ce qu’il serait, s’il se régissait lui-même.

Il avait pu approprier, non pas encore ses institutions, mais déjà ses mœurs à son tempérament, conformer sa vie à ses idées, constituer un milieu qui convint à son développement moral et intellectuel.

Tout à coup, il apprit que ce bonheur relatif allait cesser, que cette vision allait disparaître, que cette échappée sur l’avenir allait se murer !

Tout à coup, il apprit qu’il lui serait défendu de chercher dans les triomphes de l’idée, dans les victoires morales du progrès politique et social, une consolation aux défaites du champ de bataille, aux humiliations de la patrie, et de reconquérir sur le terrain sans limite des réformes de l’avenir tout ce que lui avait fait perdre, au point de vue matériel, le despotisme idiot et criminel de l’Empire.

Tout à coup, il apprit que lui, Paris, fils aîné du dix-neuvième siècle, il devrait subir, de nouveau, la loi des fils attardés du moyen-âge réunis à Bordeaux.

Tout à coup, il apprit que lui, le cerveau puissant, il serait obligé de rentrer dans la geôle intellectuelle où l’ignorance et une tyrannie savante ont, jusqu’à présent, parqué les populations des campagnes, illettrées, menées par le curé, à genoux devant le garde-champêtre représentant