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espérée. Avant les élections, peut-être en serait-il sorti le salut de la République, de la France. Maintenant il y avait un prétendu gouvernement régulier à Bordeaux, et cette collection de royalistes affolés de peur n’eût pas hésité à tendre la main à Bismark pour l’aider à détruire la ville révolutionnaire. Une résistance quelconque de Paris ne pouvait aboutir, désormais, qua son écrasement, sans bénéfice pour personne.

Il valait cent fois mieux conserver intacte, pour une meilleure occasion, l’armée de la Révolution.

A présent que le peuple de Paris avait reconquis la libre possession de lui-même, et la volonté, ainsi que la perception nette du devoir, il fallait veiller avec un soin jaloux à ce que cette force n’allât pas se briser inutilement contre un obstacle passager.

Tous les hommes du parti avancé s’employèrent donc à calmer cette effervescence, à éviter la possibilité d’une collision avec les troupes de Guillaume.

On décida que la garde nationale formerait un cordon autour de l’emplacement réservé à l’occupation prussienne, et, en lui confiant cette mission de surveillance qui donnait en partie satisfaction à sa susceptibilité patriotique, on parvint à détourner l’orage.

Si l’on avait paru se défier d’elle, elle eût, certes, tenté quelque coup de tête. En lui remettant à elle-même le soin de se contenir, de veiller au salut, comme à l’honneur de la cité, on la rendit immédiatement d’une sagesse exemplaire.

Elle comprit son rôle, elle le remplit de façon à transformer en une véritable humiliation cette fameuse occupation des Champs-Elysées que