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que le présent devenait plus odieux, plus affligeant.

A cet instant même ou l’Allemagne lui faisait une guerre de race, où Guillaume et ses agents ne cachaient pas le désir et l’espoir d’anéantir la France, que pensaient ces Français, que disaient ces Parisiens ?

Ils proclamaient la République universelle, ils proclamaient la Fédération des peuples !

En réponse aux obus de Bismark, ils offraient à l’Allemagne la Liberté, la Fraternité !

A ceux qui leur apportaient la mort, ils apportaient la vie !

Sous le feu des canons Krupp, braqués contre la grande cité révolutionnaire, ils confessaient la Solidarité humaine !

Victimes de la force brutale, ils saluaient la Justice !

Vaincus par la féodalité germanique, livrés par la lâcheté et la trahison de tous les éléments clérico-monarchico-réactionnaires, ils invoquaient le Droit absolu.

Pendant que l’on conspirait leur perte définitive, dans l’ombre ; pendant qu’on organisait contre eux le mensonge, la calomnie et le meurtre, eux, ils conspiraient, à ciel ouvert, l’affranchissement de l’humanité !

Et, chose remarquable, leur patriotisme ne s’en trouvait ni diminué, ni énervé.

Pensant que la fédération ne peut se fonder qu’entre autonomies indépendantes, qu’entre peuples, debout et fiers, stipulant en pleine liberté, en pleine dignité ; s’ils conviaient le. Prussien, comme le Russe, l’Anglais, l’Italien, l’Espagnol, à se ranger avec eux sous le drapeau international de la République démocratique et