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On sait combien Malherbe aimait ce salon de Mmedes Loges. (Voir Lal, Table, art. des Loges.)

Ce détail des camisoles a dû être fourni par elle à Conrart.

V. Revue bleue, p. 729, col. 2, et 730, col. 1.


À la Chartreuse.

Anecdote 24. (P.230)

Un chartreux nommé Dom Chazeray, qui estoit homme de lettres, et galant homme, avoit esté fort de ses amis, pendant qu’il estoit dans le monde, ce qui l’obligea de l’aller voir un peu après qu’il se fust fait Religieux. Il y fut donc, avec Racan et du Monstier. On ne leur permit qu’à peine de luy parler un moment ; et on les avertit qu’en entrant dans sa Cellule, il faloit qu’ils dissent chacun un Pater. Ce qu’ayant fait, comme ils pensoyent parler à Dom Chazeray, Vespres sonnèrent, et il leur dit, qu’il faloit nécessairement qu’il y allast ; si bien qu’ils furent contrains de s’en retourner, sans l’avoir entretenu. Malherbe, qui estoit fâché d’avoir fait inutilement ce voyage, dist qu’on lui rendist donc au moins son Pater.

Le trait est plus court et plus vif dans Tallemant (I, 283). Il est plus complet dans Conrart et ressemble plus à la manière calme dont Racan dut lui conter la chose.

Nous avouons que nous ne pouvons y voir, comme M. Souriau, p. 77, un trait de scepticisme à la Voltaire. Nous avons reconnu (an. 14) que Malherbe n’était ni pieux ni même profondément religieux, mais ce mot ne prouve pas