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autres, tels que des Yveteaux et Desportes (Lal. iv, 269, 314, 315). Voir l’ensemble de la question (doctrine et pratique de Malherbe) traité par M. Souriau dans son ch. iii Hiatus et Cacophonie, noitaamment p. 27-29. — À propos du vers de des Yveteaux, M. Blanchemain (p. 64) remarque que « ces consonnances se rencontrent dans les meilleurs poètes. Despréaux n’a-t-il pas dit tra, ça, ta, pa, ta dans ces vers de son épître III :

Le blé, pour se donner, sans peine ouvrant la terre,
N’attendait point qu’un bœuf pressé de l’aiguillon
Traçât à pas tardifs un pénible sillon. — ? » Vers 60.

Mais ne pourrait-on prétendre que cette consonnance, si elle n’est pas voulue, n’est point ici mal placée ? La vérité est que ce sont là de bien minutieuses critiques. —

Les rapports de Malherbe et de des Yveteaux ne furent pas toujours aussi hargneux. C’est des Yveteaux qui insista auprès d’Henri IV, pendant 5 ans, de 1600 à 1605, pour faire venir Malherbe de Provence à la Cour (Mém. de Racan, lxv. —

La présente historiette devait courir les salons littéraires : aussi est-il difficile de savoir si elle provenait originairement de Racan ou de tout autre.

Nous la connaissions déjà par Tallemant qui en fait un petit dialogue vif, I, 275, et par Ménage qui au contraire ne met pas en présence les deux poètes, p. 444.


Les Gordeliers.

Anecdote 16. (P. 224.) Comme il (Malherbe) faisoit les Stations d’un Jubilé avec Madame la marquise de Rambouillet, sur la fin du jour elle voulut entrer dans l’Eglise des Gordeliers ; Il fit tout ce qu’il put pour l’en détourner ; et sur ce qu’elle luy en demandoit la cause, Voulez-vous que je vous le die, Madame luy répondit-il ? Je