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che royale sort un lotus céleste ; heureuse maison ! cependant, pas tout à fait heureuse, car une épée, ô Roi, doit percer tes entrailles à cause de cet enfant — et toi, douce Reine, chère à tous les dieux et à tous les hommes en raison de cette grande naissance, tu es devenue trop sacrée pour souffrir davantage ; or, la vie est une souffrance ; aussi dans sept jours tu atteindras le terme de la douleur. »

C’est ce qui advint, car le septième soir, la reine Maya s’endormit souriante et ne se réveilla plus, et elle passa, contente, au ciel Trâyastrinshas, où d’innombrables Dévas l’honorent et veillent avec égard sur cette mère bienheureuse. Pour l’enfant, on choisit comme nourrice la princesse Mahâpradjâpati ; son sein nourrit d’un noble lait celui dont les lèvres réconfortent les mondes.

Quand sa huitième année fut accomplie, le Roi prévoyant pensa à enseigner à son fils tout ce qu’un prince doit apprendre, car il cherchait à détourner de lui la destinée miraculeuse trop sublime qui lui avait été prédite, les gloires et les souffrances d’un Bouddha. C’est pourquoi il réunit le conseil de ses ministres et leur demanda : « Quel est l’homme le plus sage, Messeigneurs, pour apprendre à mon prince ce qu’un prince doit savoir ? » Tous répondirent aussitôt d’une voix unanime : « Ô Roi, Viswamitra est le plus sage, le plus versé dans les Écritures et le plus apte à enseigner les arts manuels et le