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éprouvent profondément, et son vieil ami, s’il était l’observateur qu’elle croyait, n’avait pas dû s’en étonner.

Elle poursuit : « Mais si dans l’instant même vous m’aviez dit avec intérêt, avec liberté : Je remarque en vous telle ou telle chose, Sophie, d’où cela vient-il ? Expliquez-moi ce qui se passe en vous, j’ai le droit de vous le demander ? Combien ce langage m’aurait convenu, combien j’y aurais répondu… je ne vous ai jamais trouvé ce ton de bonhomie, de liberté, qui est un des plus doux avantages de ce précieux sentiment. Peut-être est-ce ma faute, peut-être ai-je dans mon air, dans mon ton, quelque chose qui inspire la réserve… Je conclus comme j’ai commencé, à vous demander toujours la vérité, jamais cela ne me fâchera. Je peux m’affliger d’avoir des torts, mais il m’est essentiel de les connaître et doux qu’on me les dise. Ces aveux, quand ils sont dictés par l’attachement, ont quelque chose de plus touchant que les éloges mêmes. »

Toutefois, Gramagnac ne renonçait pas à amener sa jeune amie à partager son amour. Il