Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/96

Cette page n’a pas encore été corrigée

Elle voulait le réduire au régime de l’amitié, ce qui ne faisait pas son affaire, comme à tout véritable amoureux de n’importe quel âge. Il conservait la gêne de cette situation fausse, aussi lui reprochait-elle de n’avoir pas la simplicité, la confiance, la franchise de ce genre de sentiment, et lui disait dans une autre lettre :

« Si vous pensiez que j’ai tort, me le diriez-vous ? J’en doute. Vous vous contentez de me donner des conseils pour l’intérêt de ma fortune, mais pour celui de mon caractère, vous gardez le silence, et cela me fait beaucoup de peine, car j’y attache infiniment plus de prix. Observateur comme vous l’êtes, votre amitié pourrait m’être très utile si vous aviez de la franchise ; mais non, vous êtes arrêté par mille égards que je ne conçois pas. Tout ce que vous dites est vrai, mais vous ne l’exprimez pas tout entière, cette vérité que j’aime et que je demande. Quoi, vous direz à mon amie ce que vous pensez de Félicité, de la manière dont elle est chez moi, vos observations à cet égard, et vous croirez devoir vous taire devant votre amie, votre seule amie ! Combien cette