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ce sentiment pour ceux qui vous inspirent de l’intérêt ; il serait si doux au contraire de se dire qu’ils sont heureux. Ah ! si je pouvais le penser sur celle que j’aime, quel baume consolateur serait répandu sur toute ma vie, quelle sensation toujours plus aimable et plus chère ! Je serais en état de toujours connaître, de toujours sentir Sophie heureuse ; quel charme auraient ces deux mots s’ils pouvaient s’allier ensemble ! Mais un ange peut-il être heureux sur cette terre ! ce sujet m’oppresse et me déchire… il est l’objet continuel de ma pensée et je n’en suis pas plus avancée…

Mon amie vous demande les lettres sur l’astronomie de M. Bailly ; lasse de la terre, elle veut voir si le ciel lui convient mieux ; ange charmant, si je pouvais te faire planer dans la région du bonheur, je ne demanderais que des ailes pour t’y conduire… Elle voudrait avoir de la musique nouvelle, point de sonates, des romances nouvelles, pour le piano et qu’elles soient pour la harpe peu importe, mais l’autre musique, il faut qu’elle soit pour le piano. Envoyez à Sophie six aunes de ruban large gris, etc.