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la valeur de l’argent ne laissaient pas place à des sentiments intéressés. Ce dont elle souffrit le plus, c’est de la pensée qu’il lui faudrait restreindre ses aumônes, car elle venait libéralement au secours de ses protégés.

Elle fut aidée dans cette circonstance par un ami et associé de son mari, riche négociant et grand armateur de la Compagnie des Indes. Il habitait alors le numéro 78 de la rue de Richelieu, au coin de la rue Saint-Marc. Sous la raison Gramagnac et Frainais, c’était là l’entrepôt des cachemires et autres étoffes que ses vaisseaux apportaient des Indes. Depuis, cette Compagnie s’est transportée un peu plus bas dans la même rue, à l’angle de la rue Feydeau, ainsi que chacun sait. Gramagnac s’occupa avec le plus grand dévouement de débrouiller les affaires de la jeune femme, et tous deux échangèrent à ce sujet de nombreuses lettres : celles que M. de Gannier a reproduites dans le Correspondant.

Le changement pécuniaire qu’apportait forcément un certain passif laissé par le banquier, ne préoccupait pas sa veuve autant que son sage mentor, passablement plus âgé qu’elle. Il aurait