Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/59

Cette page n’a pas encore été corrigée

enlevé en quelques heures, le 5 octobre 1793, à deux heures du matin, n° 6, rue du Mont-Blanc. Quand ils vinrent le surlendemain pour l’arrêter, les gardes nationaux se trouvèrent en présence d’un cadavre. Il était âgé de vingt-huit ans et ne laissait pas d’enfants.

Sa jeune veuve, atterrée sous un coup aussi inattendu, n’eut même pas le temps de le pleurer. Il fallait partir en hâte, se soustraire à la proscription qui la frappait aussi. Laissant aux délégués de la Convention les richesses que contenait l’hôtel de la rue Saint-Georges, sur lequel ils avaient d’ailleurs mis les scellés, elle s’enfuit à Champlan, maison de campagne que son mari possédait aux environs de Paris.

Cette propriété[1], qui avait alors 200 hectares, était située sur un versant de la charmante vallée de l’Yvette, à quatre lieues de Paris, sur la route de Corbeil à Versailles, entre Palaiseau et Longjumeau. L’habitation, une grande maison blanche, séparée de la route par une haute et massive grille de fer, est la première qu’on aperçoit

  1. Ancien fief de Bonneval, appartient actuellement au docteur Ribot, fils de l’homme d’État.