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blement sous l’influence du demi-dieu d’Ermenonville qu’elle admirait et imitait involontairement. Mais ce qui est bien à elle, ce qu’elle puise dans sa propre nature, dans ses aspirations ardentes et insatisfaites, c’est la chaleur, le feu dont elle doue ses héros et ses héroïnes, l’élan de passion qu’elle leur donne. Et, comme le cœur humain est toujours le même, c’est là le secret qui attache à elle, en dépit du style démodé de ses livres et de leurs combinaisons enfantines. On s’intéresse à son roman personnel si discret, à cause de l’adoration enthousiaste dont elle déborde, et l’on est touché, dans la suite, par tant d’abnégation dans son sacrifice.

Aussi, les Baguerais ont-ils voulu fixer pieusement son souvenir, car c’est parmi eux qu’elle a aimé.

À la prière de son dévot admirateur, le baron de Cardaillac, un sculpteur du pays, Escoula, a fait sortir du marbre les traits charmants de celle dont la présence a illustré la ville pendant plus d’une année. Le 28 août 1910, tout Bagnères était donc réuni dans une allée ombreuse du parc des Thermes, pour l’inauguration du bas-relief qui