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Baal et de la pompe nuptiale de celui d’Israël ont fourni à l’auteur, ainsi que tout le poème du reste, l’occasion de les décrire avec l’emphase qu’elle employait volontiers dans ses livres et qui, cette fois, est appropriée au sujet. Car, lorsqu’on lit les lettres de Mme Cottin, au style si simple, si naturel, et pourtant si passionné parfois, on ne peut assez s’étonner que, pour aborder le roman, elle se soit crue obligée à un changement aussi complet de sa manière.

Sans doute, elle pensait devoir sacrifier au faux goût[1] de l’époque. Cette exagération dans le romanesque et son agencement puéril, cette extravagance dans la passion, étaient bien le début du romantisme ; maintenant ces sentiments excessifs nous effarent. L’amour, de tout temps, a toujours été pareil, c’est la manière de l’exprimer qui diffère. Poétique ou brutal au moyen âge, délicat ou

  1. Flaubert disait : « Qu’est-ce que le mauvais goût ? C’est invariablement le goût de l’époque précédente. Le mauvais goût du temps de Ronsard, c’était Marot ; du temps de Boileau, c’était Ronsard ; du temps de Voltaire, c’était Corneille, et c’était Voltaire du temps de Chateaubriand, que beaucoup de gens, à cette heure, commencent à trouver un peu faible. »