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plus dépouillé des passions incandescentes qui sont le fond des autres romans. Ici, il s’agit de l’amour filial. Élisabeth, auprès de ses parents exilés en Sibérie et dont le père cache un nom illustre, prend la résolution d’aller seule à pied à Pétersbourg, pour demander sa grâce à l’Empereur. Elle voudrait s’aider de la protection du jeune Smoloff, fils du gouverneur, qui a sauvé la vie à l’exilé dans une chasse, quelques années auparavant. Elle le prie de l’attendre dans une petite chapelle assez isolée. Le jeune homme, séduit par les charmes de la jeune fille, croit à un rendez-vous. Mais la retenue d’Élisabeth le détrompe, elle veut seulement un sauf-conduit pour traverser le pays. Elle fait part de son projet à ses parents qui sont au désespoir.

Providentiellement, un missionnaire, le Père Paul, vient leur demander l’hospitalité. Lui aussi va à Pétersbourg, il accompagnera la jeune fille. Ils partent et traversent la Sibérie au milieu des rigueurs de l’hiver, des fatigues du voyage, de la rudesse des paysans tartares. Le missionnaire tombe malade et meurt ; Élisabeth est donc obligée de poursuivre seule sa route. Elle passe le