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Père-Lachaise. Mme Verdier vint l’y rejoindre trente-sept ans après, elle en avait soixante-quinze.

Et, depuis, le silence et l’oubli se firent sur les œuvres de cette femme, qui avaient si fort impressionné la jeunesse d’alors. Il n’est donc peut-être pas* inutile d’en rappeler brièvement les sujets.

Claire d’Albe, qui parut en 1798, est mariée à quinze ans à un homme beaucoup plus âgé qu’elle, et vit avec lui à la campagne. Elle en a deux enfants et prend pour de l’amour le sentiment filial qu’elle lui porte, jusqu’au jour où le filleul du mari vient faire un séjour auprès d’eux. Frédéric est tout jeune, un peu fruste ; il s’éprend de sa cousine, et celle-ci, après l’avoir repoussé avec horreur, brûle pour lui, à son tour, d’un même amour incendiaire. On les sépare. Mais le mari, plein de noblesse d’ailleurs, a la fâcheuse idée de les tromper sur leur état d’esprit réciproque. Frédéric revient, plein de jalousie ; Claire lui dit qu’elle n’a jamais cessé de penser à lui, elle lui cède (fâcheusement aussi, sur la tombe de son père). Il s’enfuit. Elle ne peut survivre à sa