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vous ne pouvez expliquer que par la fatalité l’amitié qui nous unit l’un à l’autre. Eh bien, que diriez-vous, si je vous assurais que j’ai maintenant la conviction que nos esprits s’entendront comme nos cœurs s’entendent aujourd’hui ? Soyez bien persuadé que je ne vous aimerais pas comme je vous aime, si nous ne devions pas finir ainsi.

« D’abord, nous ne sommes pas dans une route si opposée que vous le dites, car mes idées religieuses vous occupent. Vous les repoussez, il est vrai, mais vous y pensez, et c’est beaucoup ; elles font fermenter votre tête, elles agitent votre sang ; elles vous irritent, cela vaut bien mieux que si vous n’y songiez pas. Si je vous voyais, à cet égard, dans l’indifférence où je vois certaines personnes, je n’aurais aucune espérance et je croirais votre cœur mort avant vous.

« Si les idées religieuses mettent dans un tel état toutes les facultés de votre âme, c’est parce qu’elle a l’instinct que la vérité n’est que là. Ne riez pas, je vous prie, et laissez-moi vous parler de votre âme, que j’aime parce qu’elle est