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droits de l’expérience pour traiter cette question. Elle savait comment faire accepter ses conseils, non seulement par leur à-propos, mais par la douceur et la gaieté qui les accompagnaient. Indulgente et patiente, elle répondait à toutes les questions de ces jeunes cerveaux en éveil. Même pendant qu’elle écrivait, elle leur permettait de l’interrompre, les embrassait, les caressait, écoutait leurs doléances, les calmait et, après leur départ, se remettait au travail, reprenant instantanément le cours de ses idées. Car nous savons combien elle avait le travail facile.

Elle écrivait en même temps un livre sur le christianisme, qui devait s’intituler : « La religion prouvée par le sentiment ». Ce sujet lui convenait mieux qu’à personne ; pour elle, le cœur faisait tout comprendre, tout accepter.

Absorbée dans ses pensées religieuses, elle cherchait à ramener à Dieu un de ses amis, trop imprégné de philosophie rationaliste[1] :

« Nos esprits vous semblent marcher dans une direction si opposée, lui écrit-elle, que

  1. Peut-être Michaud.