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défaveur de votre ouvrage : on s’afflige, on se désole de ne pouvoir les séparer. Si c’était l’envie ou la haine qui indisposassent contre votre livre, pourquoi ferait-on l’éloge de votre cœur, pourquoi vous aimerait-on ?

« Je reçois plusieurs lettres de Paris, toutes de différents côtés, et toutes disant la même chose. On vous reconnaît de l’esprit, du talent et des moyens d’employer utilement et honorablement votre vie, et on voit avec chagrin que l’objet auquel vous les appliquez va vous les faire perdre et changer l’estime à laquelle vous pouviez prétendre en une stérile pitié pour vos erreurs.

« Ah ! mon ami, il est temps encore, abandonnez vos nobles rêveries, fruits d’une âme belle et grande sans doute, mais qu’un jugement, que la solitude et une imagination trop ardente ont égarée. Pardonnez à celle qui se trompa comme vous, de vous conjurer de revenir comme elle ; vous ne savez pas la profonde douleur que lui cause la situation où elle vous voit, et comme, au prix de ses larmes et de son sang, elle voudrait vous en arracher. Il lui