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« Quand je considère que ce mal-là, c’est moi qui vous l’ai fait en partie, mon âme se trouble, s’épouvante et cherche en vain comment elle pourrait réparer les effets de son imprudence ; car s’il m’a été facile de vous enfoncer dans l’erreur, je sens que ce n’est pas à moi qu’il appartient de vous ramener à la vérité : ce serait un trop grand bonheur et je ne l’ai pas mérité. Mais néanmoins je parlerai, et devant votre intérêt, l’impossibilité même de réussir ne doit pas m’arrêter.

« Mon ami, se peut-il que le repoussement général qu’éprouve votre système, n’élève dans votre esprit que des pensées d’ennemis et d’envieux, et jamais celle que vous pouvez être dans l’erreur ! Quoi, vous préférez croire qu’il n’y a parmi les personnes en état de vous juger, ni bonne foi, ni honnêteté, que de soupçonner la faiblesse de vos vues et de votre jugement ! C’est un bien léger malheur que de vous être trompé, c’en serait un bien plus grand que de croire que, parmi les hommes instruits, il n’y a pas un seul homme de bien.

« Je conçois que vous puissiez être fier de ce