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avait de l’âme, du feu, de l’imagination. » Puis il jette son goupillon de bénisseur et cherche le défaut de la cuirasse. C’est ainsi que, sans en être sûr, il écrit à son sujet : « M. de Vaisne, si spirituel, s’est tué pour elle, il avait soixante-seize ans. Michaud aussi fut amoureux d’elle… Mme Cottin s’est tuée dans son jardin d’un coup de pistolet. » Bref, tous les matériaux d’un gros mélodrame. Un vieillard spirituel, avalant le célèbre poison de Cabanis[1] pour se punir d’être amoureux, d’être aimable et de ne pouvoir plus aimer ; Mme Cottin se tuant virilement, le tout apocryphe, sur la foi d’une tradition locale, de cancans de portière.

« Ce qui est plus exact, c’est le succès des romans, c’est l’atmosphère de passion romanesque qui circulait autour d’elle, c’est M. de Vaisne, homme d’esprit, ami particulier de Mme de Staël, se passionnant pour le génie de cette femme rousse ni belle, ni jolie. Ces échos, cette gloire, se prolongent tant bien que mal jusqu’en 1830, et puis… rien, l’oubli complet même en province.

  1. Médecin physiologiste, né en 1757, mort en 1808.