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que je croirais en avoir le talent ; mais je ne l’ai point, et comme, en ce genre, il faut bien dire ou se taire, je me tairai.

« Vous êtes sans doute à Paris maintenant, Madame ; ma cousine se prépare à y retourner bientôt et je la suivrai de près. Paris me fatigue, m’épouvante, mais je vous y retrouverai, et cela me raccommode un peu avec lui.

« Adieu, Madame, conservez-moi, je vous prie, votre intérêt, votre indulgence, votre amitié. Tous ces biens, auxquels vous m’avez accoutumée, sont si nécessaires à mon cœur qu’il les regarde presque comme un droit. Peut-être, un jour, nos destinées me permettront de vous montrer le prix que j’y attache et la vérité des sentiments que vous m’avez inspirés. Un cœur innocent ne vieillit point et je crois que c’est la récompense d’avoir su bien aimer, que d’aimer de plus en plus, en avançant vers la mort. »


« Guibeville, lundi, 4 novembre 1805.

« Je rouvre ma lettre, Madame, pour dire tous mes regrets. J’apprends que vous êtes venue à