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ces avantages. Il est plus nécessaire qu’elle ait le regard bien doux, le son de voix mélodieux et tendre. Il est bon que la position de sa tête, que son maintien et sa démarche aient à la fois de la grâce, de l’abandon et même un peu de mollesse. Sa bouche doit sourire, et ses yeux s’entendre avec sa bouche pour y représenter la sensibilité et quelquefois la tristesse. Elle doit parler peu, sans trop de vivacité, sans force, sans imaginations saillantes et animées, mais avec sentiment et facilité. Lorsqu’elle se tait, on doit supposer, non qu’elle médite, mais qu’un doux souvenir l’intéresse ou qu’une peine l’afflige ; elle doit attendrir avant d’émouvoir, et, quand elle a ému, elle doit encore attendrir. »

Au mois de novembre de la même année, 1805, Mme Cottin répondait à Mme de Pastoret, qui lui avait sans doute demandé d’écrire un roman pour prouver que l’homme a tort de se plaindre de la destinée, alors que la source du bonheur est en lui, dans la manière dont il envisage les événements et dont il les supporte :

« Votre indulgence me touche, Madame, mais ne m’enhardit pas jusqu’à me croire capable