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à cette dernière, que la chère disparue n’ait pu la connaître et l’aimer.

Revenu à Paris, il publia son grand travail : Des compensations dans les destinées humaines, qui le mit en bon rang parmi les écrivains du moment.

« L’être, dit-il, qui dès le premier moment de son existence a été environné du plus grand nombre de biens et d’avantages, est celui qui a fait les acquisitions les plus nombreuses, qui a été formé avec le plus de perfection et d’étendue, qui, pour cette raison, a eu le plus de bonheur et de plaisir. Sa destruction doit être plus abondante en regrets et en souffrances. Les opérations de cette puissance cruelle sont en lui, non seulement plus multipliées, mais plus vivement senties… Ainsi, le malheur de cet être privilégié a deux causes d’intensité plus forte, et ces deux causes sont exactement celles qui avaient rendu son bonheur plus étendu et plus parfait. Cette loi de succession de retour d’équilibre embrasse nécessairement ce qui, n’étant pas éternel, s’accroît, s’arrête, se dégrade, se détruit. Ainsi le sort des sociétés humaines est figuré par le sort des