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pareille licence ! Mon ami, dois-je en donner l’exemple, je vous le demande, moi malheureusement trop connue par mes ouvrages et presque mère de famille ?…

« Oui, guidez-moi encore en cette occasion ; votre livre, étant ce que nous le croyons tous les deux, n’a pas besoin de ma faible voix pour frapper, éclairer, persuader… Je ne sais si je m’exagère mes devoirs, mais il me semble qu’en cette occasion le mieux sera de me taire ; je m’enorgueillirai hautement du titre de votre amie, de votre caractère, de vos talents, j’en dirai ce que j’en penserai, mais, quant à la nouvelle croyance que vous propagerez, je garderai le silence et, pour dire qu’elle est mienne, j’attendrai, je crois, que la grande majorité des hommes s’écrie : Elle est aussi la nôtre.

« Mon ami, je vous en prie, réfléchissez à ce que je vous dis là, regardez quelle est ma position et dites-moi ce que vous pensez que je dois faire. J’ai une telle confiance en votre raison, votre probité et votre désintéressement, que ce que vous jugerez être bon, sera certainement ce qu’il y aura de meilleur à faire. »