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« 12 mai 1805.

« De tous côtés, on fait courir le bruit que j’ai adopté la foi catholique, que je vais faire abjuration, que ces premiers germes ont été jetés dans mon cœur par un solitaire, un ermite des Pyrénées, et que l’abbé de Boulogne les a confirmes. On m’écrit de plusieurs villes différentes pour me questionner à cet égard ; on en parle dans tous les salons, enfin on ne cesse de s’occuper de mes opinions religieuses, tandis que toute mon étude est de les renfermer dans le fond de mon cœur.

« Mais ce n’est pas seulement de moi qu’il est question, c’est de vous aussi ; en dépit de votre obscurité, vous faites déjà du bruit dans le monde, et de tous côtés on s’écrie : qu’est-ce donc que cet homme extraordinaire ? Toutes les conjectures se réduisent à vous peindre comme un zélé catholique qui va venir prêcher l’évangile avec une ferveur digne des anciens temps. Je suis sûre que beaucoup de dévots vous attendent avec impatience, espérant que