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les erreurs d’une imagination exaltée ? Pourquoi s’est-elle trouvée unie à un cœur avide d’aimer, qui lui demandait toujours des raisons pour se le permettre et à qui elle en donnait toujours ! »

On n’a pas attendu cette dernière pensée, d’un tour si délicatement ingénieux, pour constater que Mme Cottin n’était pas uniquement la femme tendre et passionnée que nous avons vue dans tant de lettres, mais que, chez elle, l’intelligence et le raisonnement étaient d’une grande subtilité. Quant à son affirmation que l’amitié d’enfance l’emporte sur l’amour, si elle n’avait pas quitté son dieu et que certains froissements ne fussent pas survenus, le blâme de sa première amie n’eût pas pesé lourd dans l’entraînement qui la possédait.

Cependant l’intimité de ces deux femmes est un exemple assez rare de ces amitiés féminines qui se continuent tout au long de la vie sans refroidissement, sans jalousie, sans petites traîtrises, accompagnement ordinaire de cette sorte d’affection. Mme Verdier semble avoir eu de l’empire sur la douce Sophie, dont la tendresse