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l’amoureuse la tourmente s’apaisa, lui permettant d’écrire ces lignes à l’être si cher : « Je suis bien, j’ai vaincu l’orage, le calme a succédé ; j’ai dans l’âme une résignation douce, tendre, entière. Je crois que ce que Dieu a décidé est le mieux possible ; puisque ni vous ni moi n’avons la force de lever l’obstacle qu’il a mis entre nous, apparemment qu’il nous est bon qu’un obstacle nous sépare. Il m’était bien plus facile d’aller au bien avec vous, mais, en y allant seule, j’y aurai plus de mérite et tout sera compensé… »

Mme Verdier, auprès de laquelle l’auteur des Compensations n’avait jamais été en faveur, fit de son mieux pour achever d’en détacher sa cousine.

Mais, malgré sa résolution, elle écrivait encore à Fanny Soubies et lui disait à ce sujet :

« Il m’eût été impossible d’être heureuse avec qui que ce soit, sans l’approbation de cette première amie. Une telle amitié dès le berceau a quelquefois moins de charme, mais toujours plus de force que l’amour. Je n’aurais pas supporté une vie où elle ne se serait pas trouvée.

« Ah pourquoi n’ai-je pas appris à réprimer