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tants où une suite de vide et d’isolement parvient à mon cœur.

« Mais alors, je l’avoue, je me rejette avec ardeur dans les bras de celle à qui je me suis donnée, je jette un voile sur toutes les douleurs qui voudraient m’atteindre, je me livre avec un nouvel abandon, une plus grande confiance. Je voudrais qu’il me reste de nouveaux sacrifices à faire à mes devoirs, pour m’y sentir plus liée. J’ai donné mon bonheur, je puis encore donner mon regret et mes larmes. Ce n’est pas assez faire en faveur de l’amour, que de consentir à être malheureuse pour le satisfaire ; il faut être heureuse, eh bien, je l’ai promis, je le serai, je le suis, mon ami. Peut-être que dans ces moments où je donne tant, il y a de l’excès… mais vous savez qu’il est dans mon caractère d’en avoir. Je ne puis rien retenir en arrière et je ne crois avoir assez fait que lorsqu’il ne reste rien à faire.

« Je sais bien que, lorsqu’on s’est livré à un seul cœur et que ce cœur n’est pas tout à vous, il est des moments de vide. Quand ils m’arrivent, je tourne mes regards vers le ciel, mais.