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« 1er germinal (22 mars 1805).

« Mon ami, permettez-moi de vous écrire encore une fois, une seule fois. Si vous persistez à ne le plus vouloir, un mot de réponse me suffira ; je l’entendrai, je me tairai ; sans vous adresser un reproche, sans formuler une plainte, je pleurerai solitairement et je vous aimerai en silence jusqu’au dernier jour de ma vie. Mais, avant de m’arracher la seule jouissance qui me reste d’un si pur et si tendre attachement, il faut que je le goûte encore une fois ; et vous voudrez bien qu’avant de vous dire adieu, je vous dise encore que je vous aime.

« Ah oui, mon ami, je vous aime, et bien plus que vous ne le croyez, à ce que je m’aperçois. Que vous lisez mal dans ce cœur que vous déchirez, si vous pensez qu’à présent, comme il y a un an, je ne regarde pas comme le premier bonheur de la terre d’unir mon sort au vôtre ! Non, vous ne savez pas, en dépit de mes efforts, combien cette pensée me revient souvent, combien elle me poursuit dans ces ins-