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lution que sûre de pouvoir la supporter. Non, je ne succomberai pas à ma peine ! Je vous aime pourtant d’un sentiment passionné, mais n’importe, je ne succomberai point.

« Déjà depuis longtemps, je tourne mon cœur vers Dieu ; sans doute la seule amitié y laisserait du vide, mais Dieu pourra peut-être le remplir, et vous, mon ami, n’y resterez-vous pas aussi ? Vous que j’ai tant aimé, que j’aime tant encore ! Ah ! croyez que si j’étais plus jeune, je n’abandonnerais pas mes espérances, je calculerais qu’après quelques années consacrées à votre ouvrage, nous pourrions retourner à Bagnères, et que là, en retrouvant le bienfait de ses eaux, je pourrais me livrer à l’espoir de toutes les félicités. Mais de pareils calculs, de telles attentes ne sont permises qu’à la jeunesse ; ma jeunesse est passée. Ah mon ami, si je la pleure, c’est de regret de ne pouvoir vous la donner. »

Que dut-il répondre à une lettre si touchante, si délicate, si courageuse ? Et est-ce après l’avoir reçue, que, pris d’un mouvement de désespoir passablement égoïste, il écrivit à Mme de Rivière