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auquel j’avais renoncé depuis longtemps. Dès l’hiver dernier, j’avais retrouvé ces symptômes qui donnent aux femmes l’espérance du plus grand bonheur.

« Comme mon cœur a palpité de joie dans ce temps-là ! comme il a su vous aimer, comme il s’enivrait à la pensée de s’unir à vous et de vous donner tous les biens ! Mon Dieu, mon Dieu, aimer un être qui vous aurait dû l’existence ! Ah ! mon ami, où aurais-je trouvé assez d’amour pour l’aimer assez ? Non, non, je ne suis pas destinée à une telle félicité.

« Depuis mon retour ici, j’en ai perdu toute espérance. Cet accident, particulier à ma santé, existait au moment de mon mariage ; je lui ai dû le malheur de n’avoir point d’enfants. Il a duré presque constamment, jusqu’à mon voyage à Bagnères. Lorsqu’il cessa, je crus que Dieu lui-même me montrait qu’il m’avait amenée là pour me donner à vous.

« Depuis mon retour, il a bien fallu changer de pensée. Je méditais dans une silencieuse mélancolie sur ce que je devais faire. Partout, dans votre journal, je voyais vos vœux pour