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sans vous les dire. Mon ami, détournez-vous et écoutez-moi.

« Je lis dans votre dernière lettre : — Sans l’espérance de voir naître une famille, ce serait un devoir pour nous de ne pas nous unir sur cette terre. — Mon ami, mon tendre ami, je ne l’ai pas cette espérance. Voilà le motif qui doit m’excuser à vos yeux d’avoir, si jeune, renoncé au mariage. Dans les premiers moments où je vous parlai de cette résolution, vous n’y étiez pas intéressé encore. Vous la blâmâtes ; je vous dis que si vous en connaissiez les motifs, vous me justifieriez peut-être. Voilà le principe, voilà la cause de mon silence, chaque fois que vous me parliez de ce bonheur bien plus doux que notre union même. Voilà la raison secrète qu’appuyaient toutes celles que je vous donnais pour vous regretter. Ah ! si j’avais eu l’espoir d’être mère !

« Je l’ai eu un moment ; c’est alors que j’ai osé redemander de l’amour à votre cœur et que je me suis engagée à vous appartenir. J’ai dû au long séjour de Bagnères, à son air, à ses eaux, à ses bains, un rétablissement de ma santé