Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée

réponds qu’à votre esprit, je n’agis que d’après vos directions ; en un mot, je vis toute en vous, au point que je me figure quelquefois qu’il y a autant de vous à Paris que dans les Pyrénées où vous êtes. Oh ! mon ami, qu’un tel amour serait dangereux si vous n’en étiez pas l’objet !…

« Mais les devoirs, ne disons pas qu’ils sont faciles, car j’en ai un à remplir envers vous qui me coûte sensiblement. C’est la seule pensée qui, relative à moi et m’occupant continuellement, vous est demeurée cachée jusqu’à ce jour.

« Dans le commencement de nos liaisons, n’osant pas vous le dire, j’aurais voulu le confier à Mme de Rivière. Vers la fin de mon séjour à Bagnères, cette pensée, qui est une crainte désolante, avait disparu. Je l’ai retrouvée ici et c’est votre dernière lettre qui m’apprend que c’est pour moi un devoir indispensable de vous le dire. Mais comment m’y prendre ? Comment entrer dans ces détails dont la modestie a tant à souffrir ; ah ! que ma bien-aimée Fanny n’est-elle ici ! J’épancherais tous mes secrets dans son sein, et sa délicatesse trouverait peut-être l’art de vous les faire deviner