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mon cœur ; mais devant eux je parle avec enthousiasme des objets que j’aime. Dois-je me changer et n’avoir que des affections médiocres afin que personne ne les envie ? Mon ami, vous auriez tort de vous alarmer, il n’y a rien de plus impossible que d’ébranler ma tendresse pour vous. Je suis à vous comme le monde est à Dieu, je suis votre ouvrage et votre propriété. »

Sans doute Azaïs avait-il manifesté quelque inquiétude à l’idée qu’elle allait retrouver des amis pouvant lui faire tort dans son esprit.

Le tendre cœur de Sophie s’épanchait aussi auprès de l’amie de tous les deux :

« Ma chère Fanny, que vos bonnes et excellentes lettres me font plaisir ! Qu’il vous est facile de me faire du bien, puisqu’il vous est si facile d’aimer ! Mais, quelque douce que me soit votre amitié, celle que vous éprouvez pour mon ami me l’est encore plus. Quand je lis dans sa lettre que la tendresse de Fanny a adouci sa peine, je sens que j’aime Fanny plus tendrement que jamais.

« Chère Fanny, je vous bénis du bien que vous lui faites et comme un pareil bien ne peut