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ses sœurs, mère de famille, et dont la présence rend mon séjour dans ce château tout à fait convenable. Ce voyage de Julie retardera un peu notre départ ; les quinze jours que nous allons passer à courir, il faudra les retrouver en revenant ici et, au lieu de partir à la fin de mai, nous ne quitterons vraisemblablement Bagnères que dans les premiers jours de juin. »

À peine Mme Verdier était-elle partie, que son amie cherche à combler le vide de la séparation en lui écrivant :


« Samedi, 12 mai.

« Ma bonne, ma chère Julie, je m’étais bercée tout hier de la douce espérance d’avoir de tes nouvelles le soir ; et j’ai été trompée dans mon espérance ; demain, sans doute, je serai plus heureuse. Tu m’es nécessaire à un point que je ne puis dire, et ton absence me révèle bien vivement toute la puissance de l’habitude et la force de l’amitié ; il est bien certain que je ne pourrais vivre sans toi, tu me manques beaucoup, je suis triste… oui, toutes mes pensées ne peuvent m’empêcher d’être triste !