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cules cascades, et sur ses bords, des fleurs précoces, les perce-neige, les crocus roses et mauves, les coucous jaune pâle, se montrent avant même que l’hiver ait disparu. Mme Cottin loua une chambre dans une ferme tout auprès, et entre cet asile et la paisible retraite où sans doute le philosophe venait la retrouver, et que ses intimes avaient baptisée « l’Élysée Cottin », Mathilde et Malek Adel virent le jour.

Le printemps était revenu, chassant la neige par des fleurs, habillant de verdure les arbres nus et mettant les paillettes d’un rayon d’or aux ruisseaux désemprisonnés de leurs glaces. La nature chantait son hymne de joie, et le cœur débordant de Sophie se déversait sur tous ceux qui y avaient place. Elle écrivait à André Cottin le 22 avril :

« Nous sommes dans les délices du printemps, toutes nos montagnes sont fleuries, les violettes et les pervenches tapissent les prairies et les rochers, le rhododendron couvre des espaces à perte de vue et comme il ne se trouve que sur les hauteurs, ses fleurs rouges contrastent de la manière la plus éclatante avec les sapins et les neiges. Les torrents grossis font retentir