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« Quelle mère, devant le berceau de son enfant, à la vue de cette innocence qui lui demande tant d’amour, aura non seulement le courage mais le désir de retirer de son cœur cet objet pour le livrer à un autre ? Je suis sûre qu’à ce moment où une mère fait une faute, elle a oublié ses enfants ; s’ils avaient toujours été présents à sa tendresse, elle n’aurait pas cessé d’être vertueuse. Ah ! que n’a-t-elle toujours porté vers une affection dont elle pouvait s’honorer, cette vivacité qu’elle a placée sur une affection dont elle rougit ! sa conscience serait en paix et son cœur serait bien plus rempli, car les sentiments honnêtes sont plus profonds et plus tendres que les autres, et ce n’est qu’à la vertu qu’il appartient d’être l’objet qui développe le plus d’amour et que nous pouvons le plus aimer.

« Ce que je dis d’une mère, madame, je le dis d’une épouse, d’une fille, d’une amie ; il n’est personne qui n’ait autour de soi des liens légitimes ; en leur abandonnant tout son cœur, il reste là parce que les passions, ne le trouvant jamais vide et désoccupé, ne trouvent jamais le