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cœur à tout le monde ! Si je crains de dire ce que j’éprouve, c’est que je crains de le mal dire, car si j’étais sûre de pouvoir exprimer avec justesse un bonheur entièrement fondé sur l’austère exécution du plus rigoureux des devoirs et sur l’éternelle récompense qui doit en être le prix, si j’étais sûre de pouvoir exprimer avec plus de justesse encore ce que la reconnaissance et l’admiration permettent d’apporter de vivacité dans les sentiments qu’inspire l’homme qui montre de telles vérités d’une manière si claire, si évidente, si belle, qu’on ne les a jamais vues ainsi avant lui, assurément j’oserais parler et, s’il était permis de mettre de l’orgueil en quelque chose, c’est là que je mettrais le mien.

« Je ne prétends point dire que ces dispositions de piété rendent à jamais inaccessibles aux mauvaises pensées, mais j’affirme que les autres n’arrivent que quand celles-ci ont changé et pourquoi changeraient-elles ? qui peut s’élever au-dessus et par quoi seraient-elles remplacées ?

« Qu’est-ce que les passions, même dans les