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dans la dissipation ont redoublé mon goût pour la retraite ; si nous allons à Paris, j’y reverrai mes amis et sûrement, en les embrassant, j’y trouverai que nous avons pris le meilleur parti possible.

« Adieu André, adieu mon frère, adieu mon véritable ami. Je puis vous assurer dans la sincérité de mon cœur que je ne crois pas que vous ayez d’ami qui vous aime plus solidement et plus tendrement que moi.

« Mille amitiés à votre sœur, je lui écrirai dans peu de jours. J’embrasse votre maman avec une tendresse toute filiale. »

Cependant, l’amoureuse Sophie n’avait pu résister au besoin d’épancher l’allégresse qui l’emplissait dans le sein de l’amie chère restée à Paris. Elle écrivit à Mme de Pastoret les ravissements de son âme en découvrant la vérité dans l’ensemble du monde, et lui parla à mots couverts du grand prêtre qui l’avait initiée à l’harmonie universelle. La marquise n’eut pas de peine à démêler qu’un pareil lyrisme avait sa source dans le cœur de l’aimable romancière, bien plus encore que dans son cerveau.