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les livres de science trouvés chez l’ingénieur, lui sert de base pour sa philosophie, et il écrit son système : Des compensations dans les destinées humaines. Pour lui, la somme de nos joies est égale à celle de nos peines.

Au retour d’Azaïs à Bagnères, Fanny Soubies partage l’influence de Mme de Rivière sur ce rêveur dont l’impressionnabilité et le fragile équilibre moral vont presque jusqu’à l’extravagance. La vue des montagnes le pénètre de ravissement ou de terreur, et il l’exprime par un torrent de phrases ampoulées, venant d’une âme naïvement personnelle qui rapporte tout à soi et donne la même valeur aux petites qu’aux grandes causes. Habitué à un entourage féminin, depuis Mme de Rivière jusqu’à Fanny Soubies en passant par de jeunes religieuses, dont il avait failli être amoureux, et deux jeunes filles auprès desquelles il joua à Tarbes un rôle assez singulier, il trouvait l’admiration des femmes toute naturelle. Et dans un mariage proposé par Fanny, qui ne réussit d’ailleurs pas, il ne voyait que la fortune de la fiancée lui donnant des loisirs pour son travail. Sa situation de précepteur lui en procurait d’ail-